Dans son discours de victoire en novembre dernier, le président Barack Obama a insisté sur sa volonté de «libérer» les États-Unis de leur dépendance envers le pétrole «étranger». Des propos qui n'incluaient certes pas le Canada, partenaire naturel de Washington, mais qui s'appuyaient sur une réalité qui aurait semblé complètement inimaginable il y a moins d'une décennie.
Les statistiques sur la production pétrolière en Amérique du Nord ont en effet de quoi faire sourire les partisans des sources d’énergie fossiles. Aux États-Unis, on produit maintenant 7,2 millions de barils par jour, contre 5 millions en 2008. Cette hausse, attribuable en bonne partie à l’extraction du pétrole de schiste, a permis à Washington de réduire les importations de 40 % en six ans. Et les prochaines années s’annoncent encore meilleures. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le géant américain deviendra le premier producteur mondial de pétrole en 2020, devançant même l’Arabie saoudite.
Le Canada impose aussi sa marque comme producteur d’or noir de classe mondiale. L’Association canadienne des producteurs pétroliers prévoit que la production va passer de 3,2 millions de barils par jour, en 2012, à 6,7 millions de barils par jour d’ici à 2030. Toute la hausse sera due aux sables bitumineux, réputés très polluants. En 2030, ces derniers devraient représenter 5,2 millions de barils par jour.
«La tendance est nettement engagée, explique Pierre-Olivier Pineau, spécialiste des