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Libération
Interview

«Une partie du réseau ferroviaire est le même qu’avant-guerre»

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Déraillement d'un train à Brétigny-sur-Orgedossier
publié le 14 juillet 2013 à 22h26
(mis à jour le 14 juillet 2013 à 23h17)

Pierre Serne est vice-président (EE-LV) de la région Ile-de-France en charge des transports. Selon lui, «l'implication des personnels permet de pallier le manque de moyens».

Un tel accident était-il prévisible ?

Le réseau ferroviaire d’Ile-de-France n’est pas forcément en plus mauvais état qu’ailleurs, mais il y a infiniment plus de trains qui passent. Et ils sont bondés. La plupart des RER transportent plus de 1 000 personnes. Ce qui augmente statistiquement les risques d’accident grave. Il y a eu à Brétigny une conjonction de facteurs, avec les trains les plus vieux circulant sur l’un des pires points d’un réseau vétuste. Il faut attendre les résultats de l’enquête, mais les professionnels savent que le matériel et le réseau sont à bout de souffle. Sur les RER, il y a des incidents quotidiens, sur le matériel roulant ou l’infrastructure. Certains le découvrent, mais cela fait un moment que l’absolue nécessité d’investir rapidement était repérée. L’Ile-de-France a été particulièrement sous-investie. Une partie du réseau est le même qu’avant-guerre ! Certains aiguillages manuels datent des années 30.

Quelle est l’ampleur des moyens nécessaires ?

Quand la région, via le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), a repris la gestion du réseau en 2006, elle a réalisé un audit avec la RATP et la SNCF. Il a conclu que les centaines de petits travaux nécessaires à une remise à niveau exigent entre 500 millions et 1 milliard d’euros pour chaque ligne. C’est énorme. C’est pour cela que la bagarre du Grand Paris était cruciale, et que les Verts se sont b