C'est un grand quai de déchargement, sur la friche désaffectée de la gare Saint-Sauveur, à Lille, en ce début d'été. Des caisses d'oranges, de citrons, de cédrats sont alignées comme à la parade : 4 tonnes en tout pour cette deuxième livraison. L'association Givrés d'oranges s'est créée en février, après une réunion d'information à la maison régionale de l'environnement et des solidarités (MRES). Ses adhérents se sont regroupés pour commander en gros des agrumes à des producteurs bio siciliens. «Les groupements d'achats existent depuis longtemps en Italie», explique Patrick Ennebeck, le président de l'association. Ils essaiment désormais en France. A Lille, le phénomène est récent, mais se développe, en s'appuyant d'abord sur les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) : ce sont des consommateurs qui soutiennent leur maraîcher, en s'engageant sur un an d'achats et en lui donnant des coups de main quand nécessaire.
Echaudé. Un groupement d'achats est moins contraignant : on peut acheter ce qu'on veut, quand on veut, en choisissant ses produits sur une liste. Ecover, producteur belge de produits ménagers écolo, propriétaire d'une usine près de Boulogne-sur-Mer, a choisi de diversifier ses débouchés de cette façon, après une expérience dans la grande distribution qui l'a un peu échaudé. Ecover n'a pas les moyens de rivaliser face aux lessiviers Procter & Gamble et Unilever, qui représentent plus de la moitié