Vendredi, 18 h 55, une heure et demie à peine après la catastrophe de Brétigny-sur-Orge, Guillaume Pepy fait face à une forêt de caméras et de micros, sonné mais droit comme un «i», gilet orange de cheminot passé sur son costume gris. Alors qu'à quelques mètres de là les secours bataillent encore pour désincarcérer les victimes du déraillement, le président de la SNCF dit son «extraordinaire émotion» devant cette «catastrophe ferroviaire». A cet instant sa voix tressaute et les larmes lui montent aux yeux.
Mais sur le terrain périlleux de la communication de crise, il fait un quasi sans faute. Pressé de questions, Pepy avoue «ne pas connaître encore les raisons de ce déraillement», refuse de se livrer à des conjectures tant que l'enquête n'a pas livré les premiers indices, mais promet de donner «toutes les informations au fur et à mesure»… Quatre heures plus tard, le même Pepy tient une première conférence de presse pour faire le point sur les circonstances de l'accident. Et, dès le lendemain matin, il assume «la responsabilité» de la SNCF en avançant l'hypothèse d'une défaillance matérielle, et pointe la fameuse éclisse (lire ci-dessous). Une troisième conférence suivra dimanche pour confirmer cette piste alors que les investigations de la SNCF, du Bureau enquête accident (BEA) et de la justice ne font que commencer.
«Réactivité et présence immédiate sur le terrain, compassion, prise de parole claire et rigoureuse, exe