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Décryptage

Le modèle chinois en quête d’un second miracle

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Avec une croissance en net déclin, le passage à une économie tirée par la consommation intérieure tarde à porter ses fruits.
publié le 15 juillet 2013 à 21h46
(mis à jour le 16 juillet 2013 à 13h08)

L'économie chinoise a encore de beaux jours devant elle. Mais ce que beaucoup ont appelé «le miracle économique chinois» semble bel et bien terminé. La croissance du produit intérieur brut (PIB), de l'ordre de 10% en moyenne depuis trente ans, ne cesse de s'avachir. Selon les chiffres communiqués hier par Pékin, elle est tombée à 7,5% en avril-juin, alors qu'elle était l'année précédente de 7,7%. «Clairement un signe de détresse», juge l'économiste Ren Xianfang, citée par Reuters. L'excédent commercial a, quant à lui, chuté de 14% en juin, tandis que les exportations ont enregistré une baisse de 3,1%.

La chute de la croissance est-elle due à la crise ?

En partie. La crise économique, débutée en 2008 aux Etats-Unis et en Europe, a eu pour conséquence une baisse de la demande des produits manufacturés chinois. Or, la demande intérieure n'a pas pris le relais. La Chine a toujours vu les choses en grand et son développement économique s'est toujours conjugué avec les superlatifs. Mais aujourd'hui, crise ou pas, son modèle de production a atteint ses limites. «Le modèle actuel consiste à restreindre la consommation intérieure, et à utiliser le produit des exportations afin de financer les investissements, explique Patrick Chovanec, économiste installé à Pékin. Mais, désormais, la Chine n'a tout simplement plus assez de clients de par le monde.» Résultat, les industries, suralimentées par l'argent facile des b