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Libération
Récit

Bernard Tapie joue au redresseur de torts avec les impôts

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Les dessous de l'affaire Tapie-Lagardedossier
Selon nos informations, l’homme d’affaires a porté plainte contre le fisc pour discrimination et concussion dans une vieille affaire de faillite qui tombe à pic.
publié le 16 juillet 2013 à 22h06

Le monde à l'envers. Bernard Tapie, proverbialement réfractaire au fisc, vient de porter plainte contre la Direction générale des impôts. Pour discrimination et, excusez du peu, pour concussion, un terme juridique visant tout «dépositaire de l'autorité publique» qui aurait «perçu ou exigé une somme qu'il sait ne pas être due ou excéder ce qui est dû». Ce coup de Jarnac procédural signé Tapie pourrait être lourd de conséquences : si la plainte ne porte pour l'instant que sur une vielle ardoise fiscale de 15 millions d'euros, elle pourrait aussi jouer sur les récentes saisies sur le patrimoine immobilier et bancaire de l'homme d'affaires, à hauteur de 300 millions. En effet, on redécouvre que Tapie est, à ce jour, toujours en faillite, fut-ce à titre personnel.

Refaisons le match. En décembre 1994, le businessman est mis en faillite personnelle, ses holdings (GBT et FIBT) subissant le même sort trois mois plus tard. Une forme de mise sous tutelle : entre autres créanciers, le fisc doit s'adresser non plus à l'impétrant mais à ses mandataires liquidateurs. Le Trésor public commet alors une énorme boulette : faute d'avoir déclaré la créance en temps utile, celle-ci risque de passer aux oubliettes. Un pataquès révélé en juin par Mediapart, que Bercy tente de réparer en affirmant à Libération que «les sommes restent demandées» à Bernard Tapie en personne. Manifestement, le ministère de l'Economie est passé à l'acte depuis, par deux notifications