C'est aujourd'hui que l'Assemblée nationale débute, en commission, l'examen de la proposition de loi dite «Florange» sur la session des sites rentables. Résultat d'une promesse de François Hollande, le texte est cependant moins ambitieux que ne l'avait annoncé le candidat socialiste en visite à l'aciérie lorraine. Plutôt que de forcer un patron à céder un site rentable qu'il voudrait fermer, la proposition de loi lui demande de «rechercher un repreneur» et de motiver ses éventuels refus, jusque devant la justice si les salariés estiment que le dirigeant n'a pas joué le jeu. Le cas échéant, l'entreprise pourrait être condamnée à une indemnité allant jusqu'à 20 Smic par emploi supprimé.
Inacceptable pour la droite et le patronat, insuffisante pour la gauche de la gauche, le texte semble pour l'heure ne contenter que la majorité. Libération a demandé l'avis des économistes Alexandre Delaigue et Benjamin Coriat.
Que pensez-vous du projet de loi ?
Alexandre Delaigue : Le problème avec ce genre de texte est qu'il révèle les objectifs contradictoires du gouvernement. D'un côté, il y a la volonté d'attirer les investisseurs étrangers; de l'autre, celle de répondre à l'actualité, c'est-à-dire à des fermetures aussi médiatisées que les hauts-fourneaux de Florange ou PSA Aulnay. Cette proposition de loi me semble être surt