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Analyse

La Cour des comptes démonte la stratégie et les dirigeants de Dexia

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Le naufrage depuis 2008 de la banque franco-belge a coûté 6,6 milliards d’euros à l’Etat français.
Le siège de Dexia à La Défense. La banque avait largement investi dans les collectivités territoriales. (Photo Christophe Maout)
publié le 18 juillet 2013 à 22h06

«Un sinistre coûteux, des risques persistants». Tel est le titre, pour le moins parlant, d'un rapport de la Cour des comptes rendu public hier concernant les déboires de la banque franco-belge Dexia. Selon les magistrats de la rue Cambon, le coût du sauvetage pour les finances publiques (et pour la seule partie française) de la banque s'élève à 6,6 milliards d'euros. Sauvé de la faillite à l'automne 2008, le groupe Dexia a été frappé par la crise de la dette, ce qui a rendu nécessaire un second sauvetage en 2011. Le plan de sauvetage côté français se répartit entre l'Etat (2,7 milliards) et la Caisse des dépôts et consignations (3,9 milliards d'euros). Didier Migaud, président de la Cour des comptes, a estimé hier que le coût était «au moins équivalent» pour la Belgique, sans plus de précision.

Boulimie. Selon la Cour des comptes, Dexia n'est pas qu'une victime de la crise financière qui se déclenche en 2008. «C'est avant tout la fragilité de son modèle, la faiblesse de sa gouvernance et les défaillances de la régulation et de la supervision qui expliquent que le groupe n'ait pas survécu aux crises de 2008 et 2011», note le rapport. Il est vrai qu'au début des années 2000, personne ne se doute de la déflagration bancaire qui se profile au travers du modèle Dexia.

Bien au contraire, nombreux sont ceux qui aiment à reprendre l'expression que ne cesse de répéter Pierre Richard, fondateur et président de 1987 à 2008 de Dexia