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Libération

La fécondité entamée par l’inactivité

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publié le 18 juillet 2013 à 21h16

La crise et le chômage font perdre aux Européens l'envie de pouponner… Une étude de l'institut Max-Planck pour la recherche démographique de Rostock (MPIDR) met pour la première fois en avant une corrélation directe entre chômage et natalité. Les chercheurs de l'institut viennent de publier les résultats de leurs travaux dans la revue Demographic Research, sur la base des données de 2001 à 2010 (2011 pour certains pays de l'UE). Résultat : «Lorsque le chômage augmente d'un point, le taux de natalité chute de 0,1 point ; 0,3 point pour le sud de l'Europe, explique la spécialiste démographie du MPIDR, Michaela Kreyenfeld. La corrélation est particulièrement forte chez les couples de 20 à 24 ans, qui retardent alors la naissance de leur premier enfant.»

L'Espagne est à cet égard un cas d'école : la natalité y a connu une légère progression au début de la décennie, avec une progression du nombre d'enfants par femme de 1,24 en 2001 à 1,47 en 2008. En 2009, on ne comptait plus que 1,4 enfant par femme dans la péninsule Ibérique ; 1,36 en 2011. Entre 2008 et 2009, le chômage avait lui bondi de 8,3 à 11,3% de la population active. «On remarque des effets similaires en Croatie, en Hongrie, en Irlande et en Lettonie», souligne l'institut. Ailleurs, la crise n'a pas mené à une chute de la fécondité, mais elle a stoppé la légère remontée de la natalité. Seuls les couples de plus de 40 ans qui n'ont pas encore d'enfants ne se laissent pas influencer par