«C'est la seule solution pour régler un problème que l'on fabrique depuis soixante ans», a expliqué Kevyn Orr, après avoir formellement demandé le placement de Detroit sous la protection du régime des faillites, jeudi. L'administrateur d'urgence, à qui l'Etat du Michigan a remis les clés de la ville en mars afin de sortir Detroit du marasme, espère ainsi régler un problème de taille : la dette municipale, qui s'élève désormais à 18,5 milliards de dollars (14 milliards d'euros). Un record. En la réduisant, Detroit pourrait «repartir sur des bases financières solides», comme l'a expliqué le gouverneur républicain de l'Etat, Rick Snyder. D'ici trois mois, un tribunal devra donc décider si Detroit peut bénéficier du dispositif juridique permettant la faillite.
«Fou». En attendant, l'annonce remet sous les projecteurs une ville qui n'en finit plus de décliner, un fleuron de l'industrie automobile devenu symbole de crise économique, de gestion politique chaotique et de désastre social, où la population est passée de 1,8 million d'habitants dans les années 50 à 700 000 aujourd'hui. La procédure de faillite n'y est d'ailleurs pas forcément vue d'un bon œil. Elle laisserait à la municipalité une marge de manœuvre plus grande pour réduire ses dépenses, notamment en allégeant les services publics, mais aussi les salaires et les avantages sociaux des fonctionnaires. Si Kevyn Orr a assuré que la ville continuerait de payer ses factur