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TRIBUNE

Et si le Medef s’intéressait à l’économie que l’on aime ?

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Des milliers de PME rentables peuvent être reprises par leurs salariés. A condition de leur faire confiance.
(Dessin Alain Brillon)
par Amandine Barthélémy, Romain Slitine, Experts-associés de l’Essec, économistes et enseignants à Sciences-Po Paris et Lille. Cofondateurs de Odyssem, un collectif d’entrepreneurs au service de l’innovation sociale. et Sophie Keller
publié le 21 juillet 2013 à 20h26

Faire confiance à ses salariés pour reprendre une entreprise, une hérésie? C’est ce que semble penser le Medef.

La prise de position récente du patronat sur un projet de loi qui sera présenté le 24 juillet en Conseil des ministres (1) caricature la réalité des entreprises et des entrepreneurs. Ces derniers sont plus ouverts et plus créatifs que ce que semble penser le Medef. De quoi s’agit-il ? Non pas d’une mesure révolutionnaire mais d’une disposition de la loi sur l’économie sociale et solidaire visant à faciliter la reprise d’entreprise par les salariés en cas de départ du dirigeant, à travers un droit d’information préalable des salariés des PME deux mois avant la cession. Le défi est de taille : tenter d’éviter que des milliers de PME rentables cessent d’exister faute de faire confiance à leurs propres salariés pour poursuivre l’activité dans les meilleures conditions. Chaque année, 50 000 emplois sont en jeu.

Dans le contexte morose actuel, il est plus que jamais nécessaire de sortir des idéologies traditionnelles pour explorer de près la réalité des pratiques des entrepreneurs et des entreprises sur les territoires. L’enjeu collectif de l’économie est bien celui du maintien et du développement de l’emploi en France. Et, nous le voyons chaque jour, les entrepreneurs sur le terrain relèvent leurs manches pour y parvenir !

D’ailleurs, certains choisissent de faire confiance au potentiel des personnes pour maintenir l’emploi dans la crise sans précédent que nous connaissons