C'est une décision très attendue au Clic-P : son premier verdict en appel contre le travail de nuit. La cour d'appel de Paris doit en effet se prononcer le 23 septembre dans l'affaire Sephora. Le 18 octobre 2012, l'intersyndicale du commerce de Paris avait assigné en référé le distributeur de cosmétiques (filiale de LVMH) contre le travail de nuit dans sa boutique des Champs-Elysées. Depuis 1996, le magasin ouvre en nocturne, sept jours sur sept, jusqu'à minuit du dimanche au jeudi et jusqu'à 1 heure le vendredi et le samedi. Contraire au code du travail, a dénoncé le Clic-P, qui a fait valoir que le recours au travail de nuit doit être «exceptionnel» et «justifié par la nécessité d'assurer la continuité de l'activité économique ou des services d'utilité sociale». Sephora, qui emploie plus de 4 500 personnes en France et 163 sur les Champs, avait publié une pleine page dans la presse prévenant que l'obligation de fermer à 21 heures «son plus grand magasin au monde […] menacerait plus de 45 emplois».
Sephora avait gagné en première instance. Le 6 décembre, le tribunal de grande instance a jugé que le magasin était autorisé à ouvrir «jusqu'à nouvel ordre», et qu'il n'y a «pas lieu à référé sur la demande tendant à voir ordonner à la société Sephora de cesser d'employer des salariés au-delà de 21 heures». Le tribunal relève que le magasin des Champs emploie des salariés après 21 heures depuis 1996, que le travail de nuit a été encadré