«Une estimation grossière !» Lorsque l'on cite le montant de 50 milliards d'euros, évoqué il y a deux ans comme revenu possible des privatisations des entreprises publiques grecques, Stelios Stavridis ne mâche pas ses mots. Nommé en mars à la tête du Taiped (agence grecque des privatisations), cet ingénieur de 54 ans, a sensiblement revu à la baisse les prétentions du gouvernement. Ce seront 21 milliards d'euros tout au plus qui devraient rentrer dans les caisses de l'Etat d'ici à 2020. Depuis le lancement du programme en 2011, les obstacles n'ont cessé de s'accumuler. Dernier gros revers, le retrait en juin de Gazprom, candidat unique au rachat de la compagnie de gaz locale Depa. Manque à gagner ? 900 millions.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le Premier ministre grec, Antónis Samarás, a estimé que cette soudaine volte-face avait probablement favorisé le tracé du futur gazoduc TAP (Trans Adriatic Pipeline). C'est donc acquis : d'ici à 2019, la Grèce sera traversée par un gazoduc livrant le gaz azerbaïdjanais à l'Italie et au reste de l'Europe. Et c'est dans le cadre de ce projet de pipeline qu'Athènes a donné son accord de principe à la cession de 66% de Defsa, une autre société gazière grecque, au groupe Socar basé en Azerbaïdjan. Montant du deal : 400 millions. Mais il faudra patienter avant que l'Etat hellénique n'empoche le moindre euro. Le temps que Socar ne passe devant diverses instances de contrôle du pays. Presque dubitatif, le patron de Taiped lâc