Le séisme Free Mobile n’en finit pas de secouer les télécoms. SFR et Bouygues, les deux opérateurs les plus affaiblis par l’arrivée de Free en janvier 2012, ont annoncé lundi soir une riposte spectaculaire : ils vont engager des discussions pour mettre en commun une partie de leurs réseaux. C’est une première en France. Et c’est éminemment stratégique. Le réseau, c’est l’actif essentiel d’un opérateur, qui détermine sa qualité de service et ses coûts. En mutualisant, les deux fiancés peuvent espérer réaliser d’énormes économies. La Bourse ne s’y est pas trompée : l’action Bouygues a bondi de 6,85% hier, tandis que Vivendi, maison mère de SFR, gagnait 2,39%.
Plein fouet. La stratégie est défensive. Contrairement à Orange, qui a amorti le choc en louant son réseau à Free, SFR et Bouygues ont subi de plein fouet la baisse des prix provoquée par les offres low-cost du nouvel opérateur. SFR a vu ses profits fondre, tandis que Bouygues a basculé dans le rouge. Au total, 1 600 suppressions d'emplois sont en cours chez les deux opérateurs.
Outre les économies, la mutualisation doit permettre aux tourtereaux d'accélérer dans la 4G (le très haut débit mobile), dernier espoir pour tenter de faire remonter les prix. Les ministres Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Fleur Pellerin (Economie numérique) ont d'ailleurs salué la démarche, qui doit favoriser «l'investissement […] dans les nouveaux réseaux». Une réaction sans surprise vu l