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Libération

SNCF : «On joue avec la marge de sécurité»

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La surveillance et l’entretien du réseau se sont dégradés ces dernières années. Quatre cheminots témoignent.
publié le 23 juillet 2013 à 21h46

A la SNCF, «la sécurité a toujours été et restera la priorité numéro 1», martèle la direction. De fait, selon l'Agence européenne du rail, les chemins de fer français se classent à la 3e place en matière de sécurité ferroviaire sur le Vieux Continent. En dix ans, le nombre d'accidents significatifs sur le réseau hexagonal a baissé de 40% et celui des tués de 30%… Mais, en dépit de ces statistiques rassurantes, les cheminots sont inquiets. Ils vivent mal la réorganisation des équipes et dénoncent le recours à la sous-traitance pour les travaux. Selon eux, la surveillance et l'entretien du réseau ferroviaire se sont dégradés, même si cela ne se traduit pas dans les chiffres. Paroles de gens du rail.

Catastrophes. Mickaël (1) est aiguilleur sur la ligne Paris-Clermont. Cela fait une dizaine d'années qu'il constate une «évolution négative à la fois sur le niveau de sécurité et sur la qualité du service rendu aux voyageurs». «Il y a des défauts sur les voies qui sont signalés mais pas réparés. On joue avec la marge de sécurité.» L'aiguilleur juge que, si la sécurité était la priorité absolue il y a peu, ce n'est plus toujours le cas. «Ce qui unit les cheminots, c'est la peur de l'accident. On a été éduqués dans la culture de la sécurité, dit Mickaël. Mais aujourd'hui, ils nous mettent la pression pour faire partir des trains à l'heure, car la SNCF paie des pénalités aux conseils régionaux quan