L'alliance Renault-Nissan a annoncé hier avoir franchi le cap des 100 000 voitures électriques vendues. «L'ère du véhicule zéro émission de masse a commencé», a claironné le PDG des deux constructeurs, Carlos Ghosn. Un triomphalisme de façade, tant le marché peine en fait à décoller.
Pourquoi les chiffres de ventes sont-ils mauvais ?
Le beau chiffre de 100 000 voitures électriques ne doit pas faire illusion. D’abord, il s’agit des ventes depuis décembre 2010, soit moins de 50 000 par an. L’essentiel est réalisé par Nissan (70 000), tandis que Renault, centré sur l’Europe, n’a écoulé que 30 000 véhicules, dont 6 000 citadines Zoé, son modèle phare lancé fin 2012. Des chiffres microscopiques à l’échelle du marché auto mondial (76 millions de voitures par an) ou européen (12 millions). En France, l’électrique pesait moins de 0,5% des ventes au premier semestre. Renault reconnaît d’ailleurs que ses espoirs ont été déçus. Même prudence chez le petit constructeur tricolore Mia Electric (220 salariés), récemment repris par Michelle Boos après avoir frôlé la faillite. La femme d’affaires a indiqué hier qu’elle espérait sortir les comptes du rouge en 2014, avec une production de seulement 2 400 voitures par an.
Qu’est-ce qui pourrait doper l’électrique ?
Carlos Ghosn a un coupable tout trouvé : le manque de bornes de recharges. Vu la faible autonomie des voitures électriques (une centaine de kilomètres),