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Libération
Récit

Justice : Eurotunnel sur le pont

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Le gestionnaire du tunnel sous la Manche affronte deux plaintes simultanées : l’une d’Eurostar sur le prix du péage, l’autre de Londres pour son soutien aux anciens de SeaFrance.
par Stéphanie Maurice, Correspondante à Lille
publié le 24 juillet 2013 à 20h06

Eurotunnel, décidément, n’est pas fait pour couler des jours tranquilles. Le groupe, qui publie ses résultats semestriels aujourd’hui, est pourtant redevenu bénéficiaire après la restructuration de sa dette. Mais le gestionnaire du tunnel sous la Manche se voit comme une citadelle assiégée de plaintes. Dernière en date, celle d’Eurostar, qui l’attaque sur le front des péages. Trop cher, le passage du tunnel, à 25 euros par passager sur un aller, tonne la filiale de la SNCF. Eurostar souhaite lancer de nouvelles destinations à partir de Londres, vers Aix-en-Provence ou la Suisse, et faire baisser le prix des billets. Une critique reprise par la Commission européenne, qui a engagé le 20 juin une procédure contre Paris et Londres sur la méthode de fixation des péages.

Jacques Gounon, le président d'Eurotunnel, a riposté à l'arme lourde. Il a estimé les pertes financières, si baisse du péage il y a, entre 50 et 75 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 993 millions en 2012. Et d'avertir que la première variable d'ajustement sera l'emploi. Même s'il ne s'avance pas à chiffrer le nombre de postes menacés : «Je me refuse à imaginer que la plainte d'Eurostar conduise à une situation aussi aberrante», assène-t-il.

«Unanimité». Cela a suffi pour sonner le branle-bas de combat à Calais. Les syndicats FO et CGT sont montés en première ligne et ont ameuté les politiques, qui se sont alignés comme un seul homme, du Front de gauche à l'U