Les automobilistes le dénonçaient depuis longtemps. C'est désormais officiel : les péages des autoroutes sont trop chers en France. C'est ce que pointe le rapport accablant publié hier par la Cour des comptes sur les relations entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes. Les «sages» de la rue Cambon dénoncent la «hausse continue» et supérieure à l'inflation des tarifs (4% par an depuis 2008), qui s'est traduite par une explosion des profits d'exploitation des autoroutiers (+70% depuis 2001). En cause : le manque de fermeté de l'Etat, accusé de se montrer bien trop favorable aux géants du BTP et des infrastructures (Vinci, Eiffage, Abertis) qui ont repris les concessions autoroutières lors de la privatisation de 2005. Aujourd'hui, «la négociation tarifaire ne permet pas d'assurer les intérêts de l'Etat et ceux des usagers», a déploré le premier président de la cour, Didier Migaud, lors son audition devant la commission des finances de l'Assemblée, qui lui avait commandé le rapport. La cour demande donc au gouvernement de revoir en profondeur ses méthodes pour limiter les hausses de tarifs.
Des tarifs hors la loi
Dans un précédent rapport de 2008, la cour avait dénoncé les abus du «foisonnement». Cette pratique très rentable consiste à augmenter les prix davantage que ce qui est convenu avec l'Etat, en appliquant des hausses plus fortes sur les tronçons très fréquentés, et plus faibles là où le trafic est faible. Le gouvernem