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Libération
Décryptage

Affaire Tapie : soupçons d’escroquerie en toutes lettres

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publié le 29 juillet 2013 à 22h06

Les juges d'instruction en charge de l'affaire Tapie ont découvert de nouveaux documents mettant en cause deux des trois arbitres qui ont accordé 403 millions d'euros à l'homme d'affaires pour solder son litige avec le Crédit lyonnais dans l'affaire Adidas. Ces éléments, révélés hier par le Monde, renforcent les soupçons d'«escroquerie en bande organisée».

Qu’ont découvert les juges ?

Il s'agit de courriers saisis à l'ancien cabinet de Maurice Lantourne, l'avocat de Tapie, et adressés en 2006 au futur arbitre Pierre Estoup. Problème : ces lettres concernent précisément l'affaire Adidas, sur laquelle Estoup a dû statuer deux ans plus tard. Le 5 septembre 2006, Me Lantourne envoie à Estoup plusieurs pièces du dossier Adidas. Dans un second courrier du 8 septembre, Lantourne lui écrit qu'il «paraît aujourd'hui opportun de mettre un terme à la liquidation judiciaire» et que «les fautes commises» à l'encontre de Tapie «sont extrêmement graves». Un autre document montre que Me Lantourne a invité Tapie et Estoup à une réception en 2004. L'avocat a également écrit deux fois, mi-2006, à un autre futur arbitre, Jean-Denis Bredin. Le 29 septembre, il lui adresse même le projet d'avis, normalement ultraconfidentiel, de l'avocat général de la Cour de cassation, laquelle s'apprêtait à statuer sur l'affaire Adidas.

Quelle est la portée de ces documents ?