Thomas Enders, l'hyperactif patron allemand d'EADS, va de nouveau frapper un grand coup. En l'espace d'un an, le PDG du géant franco-allemand (incluant aussi l'Espagne) de l'aéronautique a déjà déménagé le siège social à Toulouse, tenté de fusionner avec l'anglais BAE, puis négocié une réforme de l'actionnariat et de la gouvernance qui a réduit le pouvoir des Etats. Ce manager à poigne, qui rêve de faire d'EADS une «entreprise normale» (comprendre, efficace et libérée des influences nationales), va parachever son œuvre aujourd'hui, en soumettant à son conseil d'administration une profonde réorganisation.
Le projet, révélé par Reuters et le Financial Times, et confirmé de bonnes sources à Libération, comporte deux points majeurs. D'abord, EADS va se rebaptiser Airbus, du nom de sa plus célèbre filiale. «Il s'agit de copier Boeing, qui utilise lui aussi sa marque phare, y compris pour le militaire», explique un proche du dossier. Enders veut aussi regrouper Astrium (satellites, fusée Ariane), Cassidian (défense) et Airbus Military (avions de transport militaire) dans une division espace-défense. L'objectif : créer un poids lourd du militaire. Après l'échec de la fusion avec BAE, qui devait lui donner une taille critique, Enders veut redynamiser cette activité, frappée par la baisse des budgets militaires. Avec à la clé des risques de cessions et de suppressions d'emplois. S'il est approuvé par le conseil, le projet sera d'ailleurs présenté de