«Combien pour un pot de lait en poudre Friso ?» «190 yuans», répond le vendeur, qui n'a pas l'intention de négocier et s'éloigne. La scène se passe au poste-frontière de Luohu, qui sépare encore Hongkong de la ville de Shenzhen, en Chine continentale. L'acheteur est un jeune étudiant de Guangzhou, venu se ravitailler en lait en poudre infantile pour sa famille.
Le parvis du point de passage, traversé chaque jour par des milliers de voyageurs, est devenu un petit marché à ciel ouvert de produits laitiers pour bébés. Pourquoi ne pas acheter celui des supermarchés de Shenzhen ? Le jeune homme raconte, un peu gêné : «Celui-ci vient de Hongkong, il est un peu meilleur.» Un euphémisme pour expliquer les raisons de ce joyeux négoce qui s'établit autour des dizaines de vendeurs à la sauvette. En réalité, c'est toujours le scandale du lait chinois à la mélamine de 2008 et la peur des parents de donner un produit potentiellement dangereux à leurs enfants qui nourrissent ce trafic de lait d'origine occidentale, transitant par Hongkong.
Botulisme. L'affaire du lait néo-zélandais produit par Fonterra - fournisseur mondial de nombreuses marques occidentales en Asie, dont des lots contaminés pouvaient provoquer le botulisme - ne semble rien changer. Lesté de son sac plastique rempli de quatre pots de lait Nestlé, M. Lin le confirme : «Plus personne n'a confiance dans le lait chinois. Ceux qui le peuvent achètent d