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Les éleveurs bretons perdent la poule

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Fronde. Les aviculteurs avertissent qu’ils abattront leurs gallinacés pour contester la chute des cours.
publié le 9 août 2013 à 21h26

Les poules pondeuses vont se faire déplumer. Après avoir fait des omelettes dans les rues de Bretagne en détruisant des centaines de milliers d’œufs, les aviculteurs menacent de tuer une partie de leur animaux pour protester contre la faiblesse des cours liée à la surproduction.

«C'est un cri d'alarme qu'on lance au gouvernement, on réclame une remontée des cours au-dessus du prix de revient pour pouvoir vivre, et un gel des nouveaux projets pour désaturer le marché», revendique Benoît Geslin, directeur de la société des Œufs Geslin, basée en Vendée. Comme l'a préconisé vendredi le Comité national pour la promotion de l'œuf (CNPO), qui réunit l'interprofession, l'homme va envoyer 65 000 de ses poules à l'abattage dans les prochains jours, soit 22% de sa production.

Le but : prolonger le «vide sanitaire», à savoir la période entre le départ des anciens gallinacés et l'arrivée des nouveaux. «Pour faire baisser la production, on fait abattre nos poules six semaines plus tôt, explique Benoît Geslin. On aurait pu retarder l'arrivée des nouvelles, mais on attend une réponse du gouvernement.»

Saturé. Alors que la France souffrait l'an dernier d'une pénurie d'œufs, le marché est aujourd'hui saturé par les éleveurs, qui pâtissent d'un excédent d'œufs de 5 à 10%. L'application d'une directive européenne sur le «bien-être» des poules pondeuses, effective depuis le 1er janvier 2012, avait au départ contraint les pr