Selon un think tank bangladais indépendant, 750 employés du Rana Plaza n’ont toujours pas reçu d’indemnisation, plus de cent jours après l’effondrement de cet immeuble dans la banlieue de Dacca qui a fait 1 131 morts le 24 avril.
«Ils n'ont plus de travail, pas d'argent. Ils sont dans une situation misérable», dénonce Kalpona Akhter, une activiste. Pire : le syndicat des patrons du textile, le BGMEA (1), est incapable d'identifier les employés présents le jour du drame. Il parle de 2 760 personnes. En réalité, il s'agirait plutôt de 3 900. En publiant ces données dans un rapport du 3 août, le Centre pour un dialogue politique (CPD) a fustigé le «manque de stratégie» du gouvernement et du patronat.
La situation est grave : certains blessés ne peuvent pas payer leur traitement médical, des familles sont sans ressources car elles n’ont pas retrouvé d’emploi. Les employeurs n’ont pas réglé l’intégralité des salaires, ni des heures supplémentaires (pour 60 heures de travail par semaine, payées 30 à 80 euros par mois), ni les indemnités de licenciement ou les assurances décès (1 000 euros par mort). Et tous les ouvriers ne bénéficiaient pas d’assurances…
Cercle vicieux. La confédération syndicale IndustriALL chiffre les besoins d'indemnisation à 54 millions d'euros, bien plus que ce que le textile bangladais est prêt à payer. Syndicats et ONG tentent donc d'impliquer les marques occidentales qui s'approvisionnent au Bangladesh.