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on, Pierre Moscovici n'a pas revu à la baisse, a-t-il martelé hier sur RTL, la prévision de croissance pour 2013. Oui, le ministre de Finances a bien assuré, la veille dans Nice-Matin, que la «croissance sera faible, voire étale, entre - 0,1 et + 0,1». Or, jusque-là, le gouvernement Ayrault tablait sur un mini-rebond de 0,1% du PIB.
Le locataire de Bercy laisse donc entendre que cette prévision, qui sera affinée le 25 septembre lors de la présentation de la loi de finance, tient de la fourchette haute. Et que le rebond espéré a plus des allures de wishful thinking - vœu pieux - que de réalité économique. A force de vanter les signes de convalescence, ce n'est plus de l'équilibrisme auquel se livrent les autorités françaises, c'est du funambulisme. «Il y a au moins un consensus pour dire que tout cela ne sera pas terrible, note un économiste. Moins 0,1 ou + 0,1, cela ne change pas grand-chose à l'arrivée : cela reste pathétiquement mauvais».
Mais ne pas terminer l'année sur une note récessive tient, pour l'exécutif, de l'impératif. «Il y a quelque chose qui se passe», avait ainsi martelé mardi François Hollande, dans la foulée de son allocution du 14 Juillet, où il avait tablé sur la «reprise» de l'économie. Ce volontarisme avait pris de court Moscovici qui avait dû assurer, dans la foulée, que la France était «sortie de récession».
Sortie de la récession, peut-être (après avoir reculé au dernier trimestre