Y aura-t-il de la croissance à Noël ? Libé a sondé des experts pour esquisser trois scénarios. Le premier, le plus rose (retour inespéré d'un PIB florissant), comme le troisième, le plus noir (retour au purgatoire de la récession), sont les moins probables. Le deuxième (stagnation dure ou croissance molle) emporte l'adhésion. Voici pourquoi.
Hypothèse optimiste : la croissance inespérée
Ce scénario-là, improbable ou très hypothétique, ne viendra pas d'un facteur endogène : la France n'en maîtrise qu'en toute petite partie l'écriture. «Parce qu'il repose sur les épaules de l'Europe», résume Alexandre Delaigue, professeur d'économie à Saint-Cyr. A la faveur d'une alternance en Allemagne à l'automne, d'une révolution copernicienne débouchant sur une révision de traité, la Banque centrale européenne (BCE) se lancerait alors, imagine-t-il, «dans une politique expansionniste, façon banque centrale américaine». L'Europe se dote aussi d'un gouvernement qui adopte une politique monétaire et budgétaire pour soutenir l'activité via un plan de relance massif et concerté, alimenté en partie par «une taxe sur les finances et l'écologie», ajoute Dominique Plihon, professeur d'économie à Paris-XIII. De quoi sortir la croissance du coma. «La politique de la BCE est déjà accommodante, nuance Pierre-Yves Geoffard, directeur de l'Ecole d'économie de Paris. Elle pourrait cependant être plus souple sur l'inflation et faire baisser les taux d'intérêts réels pour permettre aux entreprises d'inves