«Croissance es-tu là», se demandent en chœur discordant le Président et son ministre de l’Economie. François Hollande, qui tablait dans son programme électoral sur une croissance positive de 1,7% cette année, n’aura connu depuis deux ans au pouvoir qu’une France immobile. Le pays n’a toujours pas retrouvé son niveau de production d’avant la crise de 2008 et, jusqu’à présent, ni les chocs de compétitivité ni les emplois d’avenir n’ont changé la donne. En plein mois d’août, le Président a sillonné la France pour faire passer son message optimiste mais les chiffres, selon son propre ministre de l’Economie, ne suivent pas. On connaît les conséquences sur l’emploi, la consommation et les recettes publiques de cette longue séquence d’acédie. Les prévisions 2014 sont-elles plus crédibles que les objectifs jamais atteints des années précédentes ? Dans le meilleur des cas, les taux annoncés - inférieurs à 1,5% - ne peuvent ni modifier réellement la courbe de chômage ni combler les déficits budgétaires. A se demander si cette absence de croissance n’est pas devenue une donnée structurelle de l’économie française. A gauche, chez les Verts, certains veulent réfléchir à ce changement de paradigme plutôt que de courir vers le paradis à tout jamais perdu des Trente Glorieuses. Nécessité ne fait pas loi et la croissance zéro n’a fait que détruire la société. Mais ces réflexions hérétiques pour les socialistes français, Hollande le premier, ne préparent-elles pas mieux à la réalité du monde
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