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Analyse

Angleterre : le «zéro heure» dans le viseur

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Le contrat ultraflexible, utilisé par McDo à 90%, fait désormais polémique au Royaume-Uni.
publié le 13 août 2013 à 21h56

Ils seraient 250 000 selon le gouvernement, quatre fois plus d'après une enquête réalisée début août par le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD), à être employés au Royaume-Uni avec un «contrat zéro heure». McDonald's, Subway, la Tate Gallery, la chaîne de magasins Sports Direct, Ryanair et même Buckingham Palace… Révélée par The Guardian, la liste des entreprises ayant recours à ces contrats ultraflexibles s'allonge chaque jour. Les secteurs les plus concernés : la restauration rapide, l'hôtellerie et les bars. «Des métiers où l'affluence varie beaucoup. Les employeurs ont donc recours à de la main-d'œuvre via un contrat de travail le plus souple possible», explique Alexander Enham, président de l'Institut des administrateurs du Royaume-Uni. Avec les «zéro heure», rien n'oblige l'employeur à fixer un temps de travail minimal. Les horaires varient donc d'une semaine à l'autre. Le salaire aussi… Craig O'Callaghan a ainsi été employé pendant dix-huit mois dans le secteur culturel, à Showcase Cinemas. «Parfois, je travaillais trois jours par semaine, parfois cinq. Je ne connaissais mon emploi du temps qu'une semaine à l'avance, explique-t-il. Il m'est même arrivé d'aller bosser et que mon employeur n'ait pas besoin de moi.»

«Pilotes». Avec 90% de ses 92 000 employés en zéro heure, McDonald's est le premier employeur britannique à avoir recours à ce type de contrat. Jobs taillables et cor