A la vue de l'homme, elles jappent, tremblent et tournent sur elles-mêmes. Yorki, Cupa, Smokie et Heddie sont quatre femelles Yorkshire, âgées entre 2 et 5 ans. «Elles avaient été abandonnées près d'une maison par un éleveur qui voulait arrêter son business, explique Selma de Donnová, une jeune bénévole du refuge Sloboda Zvierat, en Slovaquie. Leur mise en quarantaine s'est achevée hier et heureusement, elles sont saines.» Elles devraient donc être adoptées dans quelques jours, en Autriche ou en Allemagne. Elles ont eu de la chance.
Cette ONG est la seule de Slovaquie à recueillir des chiens de réforme, ces animaux devenus trop vieux pour la reproduction. Située près d'une forêt en périphérie de la capitale, Bratislava, elle offre une niche à une centaine de toutous et n'a pas l'air bien riche, avec ses parpaings sans crépi. Les pensionnaires sont nourris et soignés par cinq ou six fans de hard rock, amoureux des bêtes, emmenés par une grosse dame en jogging, Romana Brezinova, toujours suivie par deux ou trois de ses protégés à quatre pattes. «En Slovaquie, 60 000 chiens sont vendus chaque année, la plupart à l'étranger, c'est un chiffre énorme pour notre petit pays de 5,5 millions d'habitants, s'indigne-t-elle. Et ce n'est que le chiffre officiel. Au moins autant partent vers la France ou la Belgique sous le manteau.»
«Cicatrices». La Slovaquie, comme la Lituanie ou la Pologne, est donc devenue une usin