Après avoir eu la peau de la taxe carbone version Sarkozy, les socialistes s’apprêtent à en remettre une sur les rails. Ce sont eux, en effet, qui avaient obtenu fin 2009, devant le Conseil constitutionnel, la censure de la contribution carbone, à quelques jours de son entrée en vigueur, au nom du respect de l’égalité devant l’impôt. Et la droite au pouvoir abandonna finalement l’idée de proposer une nouvelle mouture. En promettant jeudi soir à Marseille une contribution énergie-climat, le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, s’engage sur un terrain complexe et politiquement miné.
Dans son principe, la contribution climat-énergie, débattue lors du Grenelle, vise à réorienter les comportements des particuliers et des entreprises, via la fiscalité. En donnant un «signal prix» aux émissions de carbone, elle est censée accélérer la transition vers la sobriété énergétique, réduire les consommations d'énergies fossiles et faire baisser les émissions de CO2. Avec un prix fixe de la tonne de CO2 émise, les plus gros émetteurs contribuent davantage que les petits. Dans la version votée en 2009 (17 euros la tonne), cela revenait, par exemple, à une augmentation de 4 centimes par litre de sans-plomb. La plupart de ses promoteurs défendent par ailleurs un mécanisme redistributif, la taxe n'ayant pas vocation à dégager de nouvelles ressources pour l'Etat : l'argent collecté est rendu, directement ou indirectement, pour financer les économies d'énergie. Le taux es