Semaine décisive pour la réforme des retraites, dont les ultimes arbitrages doivent être rendus dans quelques jours, après une dernière série de rencontres bilatérales, aujourd’hui et demain, entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Du fait de la crise, mais aussi d’effets moins importants qu’attendus de la réforme Woerth de 2010, le système des retraites devrait accuser 20 milliards d’euros de déficit en 2020. Sur cette somme, cependant, près de 4 milliards ont trait aux retraites complémentaires, dont la gestion incombe aux partenaires sociaux, et 8 milliards relèvent du régime des fonctionnaires, compensé par l’Etat. C’est donc sur le reste (7 à 8 milliards d’euros), qui concerne le régime général des salariés du privé, que l’exécutif va concentrer sa réforme.
«On fera l'inverse de Sarkozy, assure-t-on dans l'entourage de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Notre projet, juste et de long terme, corrigera les injustices de la réforme Woerth tout en assurant le financement des retraites jusqu'en 2035 et 2040.» Comment ? «En créant des dispositifs de pilotage qui vont permettre de s'adapter à la conjoncture économique.» La réforme devrait aussi s'appuyer sur toutes les catégories concernées : retraités, actifs et entreprises. «On ne va pas faire 6 milliards pour les ménages et 1 milliard pour les retraités et les entreprises, ce sera évidemment plus compliqué», indique l'entourage du président de la République. Etat