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Libération
Récit

JP Morgan, mauvaise fée bancaire

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Le géant de la finance est visé par 22 procédures qui écornent l’image du PDG, dit le «banquier d’Obama».
publié le 26 août 2013 à 22h36

Depuis la crise des subprimes, quand on veut incarner les dérives de la spéculation financière, les yeux se tournent vers Goldman Sachs. La banque présidée par Lloyd Blankfein a, il est vrai, tout ce qui faut pour tenir le rôle du méchant : elle a spéculé contre ses clients (ce qu’a montré l’affaire Abacus, qui a vu la condamnation cet été du Français Fabrice Tourre), aidé la Grèce à truquer ses comptes, et ses anciens conseillers (Mario Monti, Mario Draghi…) noyautent les institutions politiques et économiques. Mais une autre banque américaine pourrait la remplacer et devenir le nouveau visage de la délinquance financière : JP Morgan. Un établissement géant qui détient 2 359 milliards de dollars d’actifs (1 765 milliards d’euros) - quand Goldman en possède «seulement» 939 milliards. Tout aussi impressionnant est le nombre d’affaires dans lesquelles il est impliqué et les montants provisionnés pour faire face à de futures condamnations. Dans son rapport 2012, publié au début de l’année, JP Morgan faisait état de vingt-deux procédures et indiquait avoir augmenté de 17 milliards de dollars ses réserves pour litiges depuis 2010. Sauf que l’addition risque de grimper au vu de ces dernières semaines.

Fin juillet, après une enquête éclair, la Commission fédérale de régulation de l’énergie (FERC) a ainsi accusé JP Morgan d’avoir poussé artificiellement à la hausse les prix de l’électricité en Californie et dans le Midwest de 2010 à 2012. Pour mettre fin aux poursuites, la banque a a