Si la situation générale de l'emploi n'est guère brillante, la leur est pire encore : en un an, le chômage des 50 ans et plus a augmenté de 16,4%, contre 11,2% tous âges confondus. Inquiétante également, leur «incrustation» dans les statistiques de Pôle Emploi, avec une durée moyenne d'inscription de 460 jours (261 tous âges confondus). Les seniors ne feraient-ils pas recette auprès des employeurs ?
«Côté embauche, c'est vrai qu'on peut hésiter à investir dans le recrutement et la formation de quelqu'un qui ne restera peut-être que quelques années avant de partir en retraite, reconnaît Jean-Christophe Sciberras, président de l'Association nationale des DRH. D'autre part, quand une entreprise est en difficulté, elle licencie de préférence les gens qui seront les moins impactés. Or, le système français permet aux plus de 50 ans d'être indemnisés pendant un maximum de trente-six mois [contre vingt-quatre pour les moins de 50 ans, ndlr]». Qui plus est, les chômeurs de 61 ans et plus auxquels il manquerait des trimestres de cotisation pour obtenir la retraite à taux plein peuvent être indemnisés jusqu'à atteindre ce seuil. Un régime favorable qui encourage effectivement l'arrêt précoce des carrières, qu'il soit subi ou volontaire.
Les préretraites à la retraite
Ces dernières années, les gouvernements successifs ont pourtant multiplié les initiatives en sens inverse : CDD spécifique, retra