Menu
Libération
analyse

Non-dits et vices de réforme

Article réservé aux abonnés
Si le projet devrait passer sans trop d’anicroches, certaines failles apparaissent dans le financement.
publié le 27 août 2013 à 22h26

Comme une lettre à la poste. La prochaine réforme des retraites devrait réussir à passer entre les gouttes syndicales et les piques de l’opposition. Enfin presque. La CGT et FO marqueront le coup le 10 septembre, mais sans grand entrain, et la droite ne manquera pas de fustiger un texte peu «courageux», car dénué de mesures chocs. Une réforme «Tefal», sans rugosités auxquelles s’accrocher, et dont François Hollande a le secret.

Hic. Mais c'est en réalité dans les non-dits du projet de loi qu'il faut aller en dénicher les failles. Car le Président n'est pas un magicien, et encore moins un alchimiste. L'ardoise financière - 20 milliards d'euros d'ici à 2020 - n'a rien d'irréelle. Et si son bouclage financier mécontente peu de monde, du moins dans un premier temps, c'est qu'il y a un hic. Voire plusieurs.

Premier loup : la majorité a beau se vanter de ne pas augmenter les impôts, au sens juridique du terme, c’est bien par les prélèvements qu’elle va boucher les trous, quand Nicolas Sarkozy choisissait, en 2010, de repousser l’âge légal de départ. Un choix politique logique venant de la gauche, mais que celle-ci a beaucoup de mal à assumer. L’ardoise de 7 milliards d’euros pour le régime général en 2020 sera ainsi quasi exclusivement honorée par de nouvelles recettes : hausse des cotisations sociales (salariales et patronales) et contribution des retraités via, notamment, une désindexation partielle de leurs pensions. La douloureuse