L’histoire se répète curieusement. Le 11 janvier, le jour même de l’annonce par François Hollande de l’envoi des troupes au Mali, les syndicats annonçaient un accord important sur la réforme du marché du travail. Hier, rebelote. Une heure à peine après que le chef de l’Etat s’est déclaré «prêt à punir» la Syrie dans un discours prononcé à l’Elysée devant les ambassadeurs (lire page 3), le Premier ministre détaillait, lui, à Matignon, la réforme des retraites.
Le gouvernement se serait bien passé de ce nouveau télescopage d’agenda. Car comme pour l’accord national interprofessionnel (ANI), l’exécutif compte bien capitaliser sur son projet de réforme des retraites - présenté il y a encore quelques semaines comme explosif - pour vendre à l’opinion son réformisme tempéré. Tout laisse à penser que Hollande devrait pouvoir réussir son premier pari : faire passer cette réforme sans provoquer de mobilisation sociale trop forte ou déchirer sa majorité. A entendre, hier et avant-hier, la succession de réactions plutôt conciliantes des organisations syndicales à la sortie de Matignon, il semble que le gouvernement ait habilement préparé le terrain…
Persifler. Cette réforme des retraites tient du splendide condensé du hollandisme. Une réforme, certes, mais une réforme qui cherche d'abord les équilibres politiques et évite les sujets de rupture. Ce week-end à La Rochelle, Jean-Marc Ayrault avait redonné l'esprit de la méthode de son gouvernement : «On