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Analyse

Retraites : une réforme habile mais timorée

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Si le gouvernement a su rassurer la plupart des partenaires sociaux, son projet laisse subsister plusieurs non-dits.
publié le 27 août 2013 à 19h26

Enfin ! Après des mois de teasing - elle arrivait, la réforme «juste et responsable» - Jean-Marc Ayrault a détaillé les projets du gouvernement pour le système de retraites. Rétablir l’équilibre financier, corriger certaines injustices, éviter un vaste mouvement social cristallisant les mécontentements : tel était le cahier des charges à respecter. Etonnamment, le dernier critère semble en passe d’être validé, grâce à l’habileté tactique du gouvernement - ou au talent typiquement hollandais pour la «synthèse molle», diront certains.

Quoiqu’il n’ait pas besoin de l’accord des partenaires sociaux pour réformer les retraites, celui-ci a tout de même cherché à obtenir l’adhésion la plus large possible. Pour cela, des mesures conflictuelles ont été écartées, comme le recul de l’âge légal et l’alignement du régime public sur celui du privé. D’autres ont été reportées dans le temps, comme l’augmentation de la durée de cotisation, qui ne produira ses effets qu’entre 2020 et 2035. Et des mesures de justice sociale revendiquées par les syndicats - égalité hommes/femmes, compte pénibilité - seront reprises dans le futur texte.

Même le nouveau patron du Medef, pressenti comme un client des plus coriaces, a semblé amadoué hier, à la sortie de son entretien avec Jean-Marc Ayrault. La déclaration d’un Pierre Gattaz se disant prêt à accepter une hausse des cotisations patronales a abasourdi les commentateurs. Il faut dire que le nouveau patron des patrons ve