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Analyse

Retraites : les entreprises gagnent le second round

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La hausse des cotisations patronales imposée hier devrait être compensée dans trois semaines, a annoncé le ministre du Travail.
Une manif des retraités à l’appel de la CGT, de la CFTC et de l’Unsa, en 2012 à Paris. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 28 août 2013 à 22h56

Pierre Gattaz, le patron du Medef, a beau trouver cette réforme des retraites «inacceptable» (lire ci-contre), il ne peut pas ne pas savoir que le patronat s'en sort, en réalité, très très bien. Sur le papier, les entreprises sont mises à contribution, via la hausse des cotisations, autant que les ménages, et un peu moins que les retraités. Après avoir fait campagne pendant plusieurs semaines contre toute hausse des prélèvements, on pourrait donc comprendre que le patron des patrons soit mécontent.

Sauf que depuis lundi, Pierre Gattaz sait que le gouvernement s’est engagé à ce que le coût du travail reste inchangé pour les entreprises. Et ce, dès 2014.

Jean-Marc Ayrault a en effet annoncé que la hausse des cotisations retraites (+0,3 point d’ici 2017) serait compensée, dès l’année prochaine, par la baisse des cotisations familiales payées par les entreprises. Ce qui revient à dire que si l’on met de côté la future prise en charge du compte pénibilité - 500 millions en 2020 pour les entreprises -, la contribution des employeurs à la réforme des retraites sera, au finale, quasi-nulle.

«Discuter». Le Medef aurait donc toutes les raisons de crier victoire. Cela fait très longtemps que le patronat milite pour que les entreprises soient exonérées des cotisations familiales. Aujourd'hui, elles assurent 65% des recettes de la branche famille de la sécurité sociale, le reste étant apportés par la CSG (contribution sociale généralis