Est-il si dur d’être un patron français ? Seize mois après l’élection de François Hollande, le gouvernement ne cesse de donner des gages aux employeurs. Accord national sur l’emploi, crédit impôt compétitivité et possible baisse de cotisations à venir : le début du quinquennat a été marqué par plusieurs mesures en faveur des entreprises. A l’université d’été du Medef, sur le campus de HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), le sentiment général est cependant mitigé.
«En fait, il ne se passe pas grand-chose, estime Alain, président d'une entreprise de climatisation. On est dans une politique défensive, à base d'emplois aidés. On saupoudre, on donne dans la mesurette, mais on ne règle rien.» Aussi critique soit-il, ce discours marque pourtant une évolution.
Quelques semaines après l'installation de la nouvelle majorité, les patrons se jugeaient victimes des positions «idéologiques» d'un gouvernement «anti-entreprises». Taxe de 75% sur les très hauts revenus, nouvelle tranche d'impôt sur le revenu à 45%, interventions d'Arnaud Montebourg : autant de motifs de crispations pour le patronat. Cette année, les satisfaits sont toujours aussi rares. Mais, moins qu'une «hostilité», ce sont les hésitations du gouvernement qui mécontentent. Après tout, «ce n'est pas vraiment plus dur d'être entrepreneur aujourd'hui que sous le précédent gouvernement», concède un participant. «Un peu comme en 1983, on peut trouver qu'il y a une conversion de