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Analyse

Au gouvernement, c’est promis, juré… caché

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Après avoir étudié d’autres options, Matignon s’est résolu à revenir sur un engagement de campagne.
François Hollande, lors de la campagne présidentielle, le 6 mai 2012. (Photo Jeff Rachoud. AFP)
publié le 29 août 2013 à 22h36
(mis à jour le 30 août 2013 à 8h31)

Le discours de présentation de la réforme des retraites de Jean-Marc Ayrault, mardi, était a priori sans ambiguïté : «Il est hors de question de recalculer ou baisser les pensions. Le gouvernement refuse de sous-indexer les pensions sur plusieurs années.» En annonçant le simple «décalage» d'avril à octobre de la revalorisation des pensions, le Premier ministre a fait comme si cette mesure technique n'avait aucune incidence sur le pouvoir d'achat des retraités. Il joue évidemment avec les mots. Techniquement, ce report n'est pas une «sous-indexation» à proprement parler, mais il revient exactement au même : le niveau des pensions, y compris les plus petites, sera chaque année amputé du niveau de l'inflation pendant six mois.

C'est d'autant plus troublant que l'exécutif avait fait de la sanctuarisation des petites retraites un préalable de la réforme. Le 28 mars sur France 2, le chef de l'Etat avait été très explicite. Fallait-il s'attendre à une désindexation des retraites ? «Pas pour les petites retraites, c'est impossible», avait répondu François Hollande à David Pujadas. Trois jours plus tard, Jean-Marc Ayrault avait renchéri : «Il y a un préalable, il n'est pas question que les petites retraites soient pénalisées.» Un engagement qu'il reprendra, le 15 juin, lors de la remise du rapport Moreau.

Pourquoi alors cette volte-face ? Depuis de longs mois, le gouvernement se creuse la tête pour savoir comment faire contribuer les retrait