Renault a annoncé hier que son numéro 2, Carlos Tavares, quittait le groupe avec effet immédiat. Officiellement, la décision a été prise d'un «commun accord». En réalité, selon des sources concordantes, Carlos Tavares s'est fait virer par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, à l'issue d'un conseil d'administration qui s'est tenu hier matin. Le débarquement du directeur général délégué a été décidé en concertation avec Bercy, et approuvé par les deux administrateurs représentant l'Etat, premier actionnaire (à 15%) du constructeur.

Carlos Tavares, 55 ans, est sanctionné pour l'interview surréaliste qu'il avait accordée le 14 août à l'agence Bloomberg. Affichant sans complexe son «appétit pour devenir numéro 1» et constatant que le «grand patron» qu'est Carlos Ghosn, 59 ans, allait «rester» en place encore longtemps, le numéro 2 de Renault avait publiquement offert ses services à la concurrence. «Pourquoi pas General Motors ? Je serais honoré de diriger un groupe comme celui-là», avait-il lâché, évoquant aussi Ford.

Ces propos, tenus alors que le PDG et la plupart des dirigeants étaient en congés, ont fait l’effet d’une bombe. S’agissait-il d’une déclaration de guerre au tout-puissant Carlos Ghosn ? Ou d’une simple maladresse ? De source proche du dossier, Carlos Tavares aurait plaidé le malentendu, expliquant qu’il ne voyait pas de mal à afficher ses ambitions.

Revenu de vacances en début de semaine, Ghosn a finalement décidé de sévir. Not