Trois ans après la très médiatique fermeture de leur usine, les «Conti» refont parler d’eux. Par un jugement rendu vendredi, le conseil des prud’hommes de Compiègne (Oise) a invalidé le licenciement de près de 700 anciens salariés de l’usine Continental de Clairoix.
Une condamnation «pour défaut de motif économique et pour non-respect de leurs obligations de reclassement», a détaillé leur avocate, Alexandra Soumeire, aux 200 anciens salariés réunis devant le tribunal. Le groupe de pneumatiques, par ailleurs, n'aurait pas respecté l'accord de 2007 relevant le temps de travail à quarante heures en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'en 2012, selon les prud'hommes. Autre avancée «très importante» dans cette décision, selon leur second avocat, Fiodor Rilov : la société mère allemande a été reconnue coemployeur, et donc responsable des licenciements, «alors que jusqu'ici, sauf exceptions, les multinationales se réfugiaient derrière leurs filiales nationales pour échapper à la justice».
«Tranche». Les salariés recevront une indemnité comprise «entre 30 000 et 90 000 euros», l'équivalent de 30 à 36 mois d'indemnités, selon Fiodor Rilov, soit la «tranche haute, très haute» en matière d'indemnisation. Car l'usine étant fermée, les salariés licenciés ne seront pas réintégrés. D'autant que le code du travail ne prévoit cette possibilité qu'en cas d'accord des deux parties.
Dans la foulée du jugement, le