Jean-Marc, 66 ans, fait partie des baby-boomers. Elève brillant, issu d’une famille ouvrière, il réussit le concours de Polytechnique. A cette époque, le recrutement des grandes écoles se faisait beaucoup plus dans les milieux populaires. Très vite, il décroche un emploi d’ingénieur à Berliet, spécialiste du poids lourd. Maurice, son père, né au lendemain de la Grande Guerre, l’a vacciné contre la prodigalité, avant de lui transmettre à son décès en 1993, et en le partageant avec ses trois sœurs, un pavillon financé avec des prêts sociaux distribués à l’époque. L’héritage est modeste (20 000 euros chacun). Jean-Marc n’avait pas attendu de toucher ce petit pécule pour acheter, dès 1975, avec son épouse Malika, professeure agrégée de physique, son premier logement.
Celui-ci est revendu dix ans plus tard, ce qui leur permet de viser, grâce à cet apport, un très bel appartement haussmanien (170 m2), dans le quartier huppé des Cordeliers, à Lyon. Payé à l'époque 233 000 euros, il en vaut près de 700 000. L'envol des prix de l'immobilier a propulsé son bien à trois fois sa valeur d'achat et plus de dix fois sa mise d'origine. L'appartement, remboursé dès 2000, donne de l'air au couple, qui décide l'achat d'une résidence de vacances. Bingo. La maison, sans luxe excessif, donnant sur la plage, au Bourg-de-Batz (Loire-Atlantique), profite elle aussi de l'ascenseur des prix, avec une prime pour les biens rares, ceux en bordure de côte. Elle vient d'être évaluée 500 000 euros