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Le numérique sur les bancs de l’école

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Si des initiatives individuelles se multiplient chez les profs, l’Education nationale tarde à se mettre à l’heure d’Internet.
Dans une école de Selestat (Bas-Rhin), le 10 octobre 2012. (Photo Frederick Florin. AFP)
publié le 1er septembre 2013 à 19h06
(mis à jour le 2 septembre 2013 à 11h17)

Institutrice en CP l'an dernier, Elodie Blocus aurait du mal à faire cours aujourd'hui sans tableau numérique interactif. «C'est un vrai plus, explique-t-elle. Quand on travaille sur une phrase, on peut remettre des mots en désordre à leur place, en extraire, les agrandir, souligner avec de la couleur, etc. Les élèves ont le sentiment d'agir au tableau, qui n'apparaît plus comme un obstacle. Ils veulent tous y aller.» L'enseignante de l'école Jules-Vallès à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) est intarissable sur les avantages de ce tableau. Pour les professeurs, c'est un précieux gain de temps. «Avant, pour bouger des mots, il fallait d'abord les écrire sur du papier, découper des étiquettes et les scotcher au tableau noir, dit-elle. Aujourd'hui, avec le stylet, on les fait simplement glisser.» Autre avantage pour les écoliers : «Comme on peut revenir en arrière et corriger, poursuit Elodie, le statut de l'erreur est dédramatisé.»

Dans les évaluations internationales, les élèves français, parmi les plus stressés au monde, sont ceux qui laissent le plus de questions sans réponse de peur de se tromper. Elodie Blocus a présenté son expérience à un forum organisé par Plaine Commune, réunion de plusieurs villes de Seine-Saint-Denis décidées à moderniser leurs écoles. Elle fait partie de ces enseignants qui n’ont pas attendu les consignes officielles pour faire entrer les nouvelles technologies en classe. Ils sont nombreux aussi