L'hôtel Regency a repris vie. A moitié vide en juillet, l'établissement, collé à la marina de Monastir, affiche complet en cette fin août. Parmi les estivants, il y a les irréductibles habitués, comme Marie qui, du haut de ses cinq séjours dans la station, «ne voit pas de changement», se balade sans craintes et trouve que «les médias en rajoutent une couche». Il y a aussi ceux qui avaient quelques appréhensions mais qui, attirés par les promos, ont franchi le pas. Enfin - et surtout -, «beaucoup de Tunisiens», commente Mounir depuis son transat. Dès la fin du ramadan, les nationaux sont ainsi venus garnir nombre d'établissements de la côte boudés par les Français, offrant une bouffée d'oxygène à un secteur en détresse.
Encore plus que le reste de l’économie, le tourisme pâtit d’une transition engluée dans ses crises politiques et secouée par la montée du terrorisme. C’est l’un des principaux motifs cités par l’agence Standard & Poor’s qui, mi-août, a abaissé de deux crans la note de la Tunisie, passée de BB - à B. L’instabilité a aussi effarouché, bien plus que les autres vacanciers, les touristes français, de très loin les premiers clients de la destination Tunisie. Monastir y est d’ailleurs, avec Djerba, l’un de leurs spots favoris.
Au Regency, ils constituent d'habitude la quasi-totalité de la clientèle. Cette année, ils ne sont guère plus de 20%. Fram, le propriétaire, est pourtant le deuxième tour-opérateur dans le pays, où il est implanté depui