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Analyse

Blackberry, la chute des mûres

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Pionnier du smartphone au milieu des années 2000, le canadien est passé à côté de la révolution de l’écran tactile et se retrouve isolé après le rachat de Nokia par Microsoft.
publié le 3 septembre 2013 à 22h16

Il fut un temps où le pire cauchemar de Nokia se nommait Blackberry, et non Apple ou Google. Les ennuis du géant finlandais ont commencé à la fin des années 90 quand le fameux terminal à clavier du canadien RIM (Research in Motion) a inauguré l'ère du téléphone intelligent ou smartphone. Conçu pour recevoir et envoyer ses mails en temps réel, le Blackberry (dont le nom vient de la ressemblance supposée de ses mini-touches avec des mûres) devient l'accessoire indispensable du winner en costume cravate. Un marqueur social, le signe de l'appartenance à la caste des cadres supérieurs connectés. Au mitan des années 2000, le succès est tel que les Blackberry deviennent à la mode chez les ados branchés SMS, qui récupèrent l'ancien modèle du paternel. RIM, qui cartonne auprès des entreprises, rêve alors de conquérir le grand public.

Gadget. Las, comme Nokia, Blackberry va tomber de très haut. En 2007, Apple lance son iPhone et ringardise en quelques mois le gadget fétiche du cadre sup. RIM a, lui aussi, complètement raté le tournant de l'écran tactile et des applications mobiles impulsé par la firme à la pomme. Il y a sept ans, les Blackberry trustaient 35% des ventes de smartphones. En 2013, leur part de marché est à 2,9%, selon le cabinet IDC. Une dégringolade que rien ne semble pouvoir arrêter. Le nouveau Blackberry Q10 lancé en janvier a été un flop retentissant. RIM n'en a vendu que 2,7 millions au deuxième trimestre… contre 31 mill