Assurément, les chefs d'Etat du G20, qui se retrouveront aujourd'hui et demain à Saint-Pétersbourg, consacreront l'essentiel de leurs discussions au conflit syrien (lire pages 2-7). Mais ils ne feront pas l'économie de l'autre dossier chaud du moment : la violente crise des changes qui secoue depuis plusieurs mois la quasi-totalité des pays émergents. Plus un seul investisseur ne semble disposer à chanter aujourd'hui les louanges du Brésil, de l'Inde, de la Turquie, de l'Afrique du Sud, de la Malaisie ou encore de l'Indonésie… Des pays pourtant voués, hier, à devenir les nouvelles locomotives de l'économie mondiale. En être, et c'était l'assurance d'avoir son billet pour le futur. Mais voilà, les investisseurs ont désormais fui, faisant par exemple chuter la monnaie indienne de 20% depuis début mai. Or, une monnaie dépréciée et c'est le prix des importations qui s'envole, notamment énergétiques.
Depuis près de six mois, le monde des émergents (re)découvre ainsi l’extraordinaire force des mouvements de capitaux, si prompts à partir à la moindre alerte. Alors, forcément, il sera question de leur situation à Saint-Pétersbourg. D’autant plus qu’il y va de la santé de l’économie mondiale, qui peine à se remettre de la crise de 2008.
Contre-attaque. Pour tenter de mettre fin au plongeon de leurs devises, les représentants des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) évoqueront dès aujourd'hui en marge du sommet la mise en p