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La Camif s’offre une nouvelle ligne

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Dépouillée de son traditionnel catalogue, pourvue d’une offre écoresponsable, la coopérative a rajeuni sa cible en basculant sur le Web.
publié le 8 septembre 2013 à 19h06

Le 27 octobre 2008, la ville de Niort (Deux-Sèvres), capitale française des mutuelles, était en deuil. C’est le jour où la Camif (Coopérative mutualiste des instituteurs de France) a déposé le bilan, après soixante ans de bons et loyaux services dans la vente par correspondance d’équipement de la maison et de la personne. Une disparition dans la force de l’âge pour le troisième vépéciste historique derrière les géants 3 Suisses et La Redoute, qui a laissé 570 personnes sur le carreau. Deux ans auparavant, la coopérative pesait encore 680 millions d’euros de chiffre d’affaires, 2 000 salariés et 7 millions d’articles distribués. Sans oublier son énorme catalogue papier de 800 pages et près de 200 000 références distribué à un million d’exemplaires, au coût exorbitant de fabrication de 40 millions d’euros.

Haut débit. Mais l'avènement, quelques années auparavant, des sites de e-commerce PriceMinister, Rue du commerce ou Mistergooddeal libérés du poids des catalogues, avait signé le début du déclin de la VPC traditionnelle (lire ci-contre). En mars 2009, le pure player spécialisé dans la literie Matelsom se paye, pour 1 million d'euros, la marque Camif.fr et le fichier clients de 3,5 millions d'adresses, dont 1 million d'adresses mail. Son fondateur, Emery Jacquillat, est un pionnier du Web marchand. Dès 1998, ce diplômé d'HEC alors âgé de 27 ans ouvre «le premier site marchand de literie au monde». Deux ans plus tard, la m