Clin d'œil, hasard de l'édition, recherche d'un habile dosage ? Dans son édition datée du 6 septembre, Libération se livre à un exercice d'équilibriste qui en dit long sur une pensée qui agace les adversaires de l'écologie.
Page 24, l'imprécateur germanopratin, le philosophe Pascal Bruckner, se déchaîne contre l'écologie et les écologistes, qualifiés de marchands de peur, de sectaires à tendance totalitaire, réduits à un ramassis de fanatiques dont il serait urgent de se débarrasser pour échapper au goulag vert. Refrain bien connu sur une «élite dictatoriale» qui ferait du réchauffement climatique «une arme pour punir le genre humain» ! Que de poncifs et lieux communs qui tournent en boucle de Luc Ferry à Claude Allègre et quelques autres «philosophes» et «scientifiques» bien-pensants. Quel mépris pour une pensée critique qui a ouvert le débat sur le dogme du progrès façon Trente Glorieuses et toujours entretenu par une partie de nos élites.
Page 30, changement de ton. Sur le thème «l'écologie remet en cause le système», on peut lire une interview de Hervé Kempf, journaliste en charge des pages «Planète» du journal le Monde, récemment remercié parce que trop «engagé». En fait, il s'attaquait à des sujets se