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Libération
Récit

L’Afrique du Sud chope la grève

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Le pays entre dans la saison des mouvements sociaux. Mais cette année, les syndicats, en compétition entre eux, ont réussi à mobiliser 160 000 travailleurs autour d’exigences élevées.
par Patricia Huon, Correspondante à Johannesburg
publié le 10 septembre 2013 à 21h36

Les Sud-Africains n'ont pas fini de danser le toyi-toyi, cette marche de protestation rythmée, héritée de la lutte contre l'apartheid. Après les mineurs, les employés du transport aérien, les ouvriers de la construction et de l'industrie automobile, c'est au tour des pompistes et des mécaniciens de se mettre en grève.

Ces mouvements sociaux ne sont pas inhabituels en Afrique du Sud, mais ils détonnent par l’ampleur des revendications et le nombre de grévistes (160 000).

«La saison des grèves», vague de protestation assez courante, débute généralement pendant l'hiver austral, lors des discussions sur les revalorisations salariales par branche d'activité. «La différence majeure cette année, ce sont les demandes élevées des syndicats», estime Neren Rau, le patron de la Chambre de commerce et d'industrie sud-africaine (Sacci). Ils réclament des augmentations à deux chiffres quand le patronat propose une hausse d'environ 6%, calquée sur le taux d'inflation. «Les salaires sud-africains ont augmenté ces dernières années, tandis que la productivité stagne. Il faut veiller à ce que cela ne pousse pas les entreprises à se tourner vers d'autres pays émergents»,avertit Rau, qui rappelle que le contexte économique «n'est pas favorable». Cette année, le taux de croissance de la première puissance du continent africain ne devrait pas dépasser les 2%. La grève de trois semaines dans l'industrie automobile, terminée lundi, a coûté 45 millions d'euros par jou