La Commission n'a pas osé en finir définitivement avec les frais d'itinérance («roaming») au sein de l'Union européenne : ce système qui permet aux opérateurs téléphoniques de surfacturer les appels passés avec un portable de l'étranger. Neelie Kroes, la commissaire chargée de l'Economie numérique, s'est heurtée à une forte résistance des géants des télécoms, soucieux de préserver cette manne financière. Si le nouveau «paquet télécom» adopté hier par la Commission marque des progrès vers un marché unique des télécommunications, il n'est pas parvenu à mettre fin aux frontières nationales qui permettent aux opérateurs de gardercaptifs leurs clients. Le temps où l'on pourra librement choisir n'importe quel opérateur européen sans surcoût n'est donc pas pour demain.
Pourquoi Bruxelles a reculé ?
Kroes, libérale néerlandaise, aurait bien voulu laisser son nom à une réforme historique, qui l'aurait rendue très populaire auprès des citoyens et des entreprises. En effet, le roaming est loin d'être anecdotique : près de 40 millions de touristes et 110 millions de professionnels se déplacent chaque année à travers l'UE. Et, avec l'explosion des smartphones et du transfert de données, les factures téléphoniques ont tendance à connaître une croissance exponentielle. Un surcoût peu apprécié, les opérateurs ayant le plus grand mal à en expliquer les raisons techniques (d'autant que les prix du roaming varient considérablement)