Stigmatisé comme le grand coupable de la crise espagnole depuis le krach immobilier de 2008, le BTP s’est refait une santé à l’étranger. Nouveau canal à Panama, TGV Riyad-Médine en Arabie Saoudite, tunnel ferroviaire sous le Bosphore turc, terminal à l’aéroport londonien de Heathrow, train rapide entre Rio et São Paulo… Les grands constructeurs espagnols ont été choisis - ou sont sur les rangs - pour la réalisation des plus importants chantiers mondiaux ; ils ont en outre empoché les plus juteux contrats - pour une valeur de 1,3 milliard d’euros - des autoroutes nord-américaines, et sont en lice pour l’obtention de nouveaux projets autoroutiers pesant 2,7 milliards d’euros.
Ferrovial, ACS, FCC, Sacyr, OHL, Acciona : ces six mastodontes espagnols croquent à pleines dents dans les opportunités du moment. Cette année, pour le seul premier semestre, leur portefeuille international de chantiers a ainsi atteint le record de 71 milliards d’euros - contre 76,5 milliards d’euros pour l’année 2012 au complet, déjà faste.
Grues.«Nous sommes en train de réussir notre défi : remplacer tout ce qu'on a perdu en Espagne par ce qu'on parvient à arracher hors de nos frontières», s'est vanté Florentino Pérez, président d'ACS - et du Real Madrid. Quelque 84% des chantiers entrepris se situent hors d'Espagne qui, selon le cabinet Deloitte, «devient de plus en plus un marché résiduel». L'an passé, l'investissement dans le pays d'origine a été