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Libération
Enquête

L’exil doré des constructeurs espagnols

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Les grands groupes du BTP, dont les excès ont alimenté la crise, s’exportent avec succès à l’étranger, notamment dans les pays émergents.
A general view of the site where the new Panama canal locks are being constructed, led by Spanish company Sacyr, in Puerto Colon, Panama, next to the Atlantic Ocean on March 19, 2013. The new locks will allow the passage of freighters with a cargo capacity of up to 12,000 containers. AFP PHOTO/ Rodrigo ARANGUA (AFP)
publié le 11 septembre 2013 à 19h56

Stigmatisé comme le grand coupable de la crise espagnole depuis le krach immobilier de 2008, le BTP s’est refait une santé à l’étranger. Nouveau canal à Panama, TGV Riyad-Médine en Arabie Saoudite, tunnel ferroviaire sous le Bosphore turc, terminal à l’aéroport londonien de Heathrow, train rapide entre Rio et São Paulo… Les grands constructeurs espagnols ont été choisis - ou sont sur les rangs - pour la réalisation des plus importants chantiers mondiaux ; ils ont en outre empoché les plus juteux contrats - pour une valeur de 1,3 milliard d’euros - des autoroutes nord-américaines, et sont en lice pour l’obtention de nouveaux projets autoroutiers pesant 2,7 milliards d’euros.

Ferrovial, ACS, FCC, Sacyr, OHL, Acciona : ces six mastodontes espagnols croquent à pleines dents dans les opportunités du moment. Cette année, pour le seul premier semestre, leur portefeuille international de chantiers a ainsi atteint le record de 71 milliards d’euros - contre 76,5 milliards d’euros pour l’année 2012 au complet, déjà faste.

Grues.«Nous sommes en train de réussir notre défi : remplacer tout ce qu'on a perdu en Espagne par ce qu'on parvient à arracher hors de nos frontières», s'est vanté Florentino Pérez, président d'ACS - et du Real Madrid. Quelque 84% des chantiers entrepris se situent hors d'Espagne qui, selon le cabinet Deloitte, «devient de plus en plus un marché résiduel». L'an passé, l'investissement dans le pays d'origine a été